Festival Lumière 2021 : Maggie GYLLENHAAL a présenté son film « The lost daughters », intimiste et magnifique revue d’un burn-out maternel et conjugual


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Maggie GYLLENHAAL est venue présenter son film « The lost daughters » en avant-première, au Pathé Bellecour, le lundi 11 octobre 2021, qu’elle a réalisé sur la base d’un roman d’Elena FERRANTE, et qui constitue une oeuvre particulièrement intimiste, à la photographie soignée, notamment pour ses nombreux très gros plans.
Leda, jouée par Olivia Coleman, vient en célibataire passer des vacances au bord de la mer, en Grèce. Elle entre en relation avec une jeune mère, Nina (Dakota Johnson) et sa fille, entourée par une grande famille élargie, qui la renvoient à sa propre histoire, avec ses filles, son mari, son activité professionnelle, et finalement à sa propre existence, marquée par une décision majeure, prise soudainement, qui la hante encore, et dont le ressort est toujours actif.
Les premiers échanges avec la famille de Nina sont assez tendus, car Leda ne se plie pas au souhait de Callie, belle-soeur de Nina, de changer de place sur la plage, afin de disposer de plus d’espace pour sa famille et elle-même. La tension se dénoue lorsque Callie, qui fête son anniversaire, vient offrir une part de gâteau à Leda, qui exprime aussi ses excuses.
Le lendemain, Elena, la fille de Nina se perd, créant un long moment de panique parmi les siens, et sur toute la plage. Leda la retrouve, devenant le centre de toutes les attentions, alors qu’en même temps, elle a subrepticement dérobé la poupée d’Elena, qui lui rappelle une poupée de son enfance, provoquant la détresse de la fillette pourtant retrouvée, et en sécurité auprès des siens.
Très consciemment, malgré les avis de recherche pour la poupée diffusé par la famille d’Elena, Leda continue de dissimuler la poupée dans la villa où elle loge, nouant progressivement des liens avec Nina, qui lui fait des confidences sur sa vie et ses relations extra-conjuguales, après que Leda l’ait surprise dans une situaation potentiellement compromettante, d’autant plus que l’époux de Nina est jaloux et peut-être violent aussi.
Au fil de cette relation qui se noue avec Nina, Leda se rapproche aussi de Lyle (interprété par Ed Harris), et revit par flash-backs des instants décisifs de sa vie passée, et de ses relations avec ses deux filles Bianca et Martha, âgée l’une de 23 ans, et l’autre de 25 ans. C’est l’occasion d’un zoom sur le départ de Leda de son foyer et du quasi-abandon de ses deux filles qu’elle ne verra plus pendant 3 ans, alors qu’elles ont 5 et 7 ans, zoom qui met en évidence une sorte de super trauma à rapprocher de la dépression post-partum. Ces petits êtres semblent s’ingénier à envahir, de manière presque violente, et même parfois violente, chaque instant et chaque centimètre de la maman, Leda, l’une d’entre elles accaparant et abimant la poupée d’enfance préférée de Leda, la laissant épuisée, suffocante, prête à la crise de nerf. Et c’est alors le burn out maternel et conjugual, qui n’est pas un non-amour pour sa famille mais un mécanisme, simple, subtil et tranchant de défense de soi-même, et de sa propre intégrité.
Ainsi, malgré son départ et son absence pendant 3 ans, Leda est toujours en liens étroits, d’amour et d’affection, avec ses filles, signe qu’il n’y a pas eu de rupture définitive.