Yuka ONO, la nouvelle vague de la photographie japonaise
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On connaît les Japonais pour leurs appareils photographiques, ceux qu’ils fabriquent, et on reconnaît les touristes japonais qui font crépiter les déclencheurs de leurs appareils dans nos villes touristiques.
Yuka ONO n’est pas une touriste, Yuka ONO est photographe depuis 8 ans. Au cours de ses études de design, elle avait pris l’habitude de photographier ses amis, et progressivement, elle en a fait son métier. Yuka ONO pratique la photographie d’art et la photographie commerciale, notamment dans le domaine de la beauté et des cosmétiques.

Yuka ONO, photographe et Akiko, mannequin professionnelle

Yuka ONO, photographe et Akiko, mannequin professionnelle


Elle exposait au Salon Japan Touch de décembre 2017, à Eurexpo (Lyon) une partie de son travail, le plus récent, autour de son thème, de son sujet favori, les femmes, personnifiées ici à travers le mannequin japonais Akiko, saisie dans cette dualité « Geisha ou Oiran? Qui suis-je? C’est moi qui décide… ». Chacun se précipitera dans son meilleur dictionnaire franco-japonais pour lire la traduction de Oiran, car chacun connaît déjà le terme de Geisha, popularisé par le cinéma.
En parcourant le salon, un peu au hasard, le regard ne pouvait être qu’happé par la beauté de ses photos, et la quasi matérialité du corps à demi-dévoilé, des regards, des décors, qui semble comme sortir de la photo, et nous parleraient, nous interrogeraient, nous fuiraient, nous provoqueraient ou nous repousseraient. Exquis portraits théâtraux, et joueurs, poses alanguies et sensuelles, ou lascives et suaves, vues renversées et renversantes, dans une explosion de couleurs vives et chatoyantes, ou au contraire teintées d’encre de Chine, en quelques photos, Yuka Ona nous livre une partie de son univers, dans une joie et une bonne humeur communicatives, malgré la relative barrière linguistique, dépassée, trascendée par l’émerveillement juvénile éprouvé devant ses clichés enthousiasmants.
Yuka ONO, photographe et Akiko, son modèle, devant une des photographies de Yuka ONO

Yuka ONO, photographe et Akiko, son modèle, devant une des photographies de Yuka ONO


Au Japon, les femmes photographes doivent démontrer plus pour avoir la même reconnaissance que leurs collègues masculins, mais cela n’empêche pas, à l’instar de Yuka ONO, qu’un chemin se trace, même hors du Japon, pour montrer et faire aimer immédiatement son art de la photographie.
Son photographe préféré est quand même un homme, Shoji UEDA, dont elle montre volontiers des photos.

La mannequin professionnelle japonaise bilingue franco-japonais de la série de photographies exposée au salon Japan Touch nous a permis d’échanger plus facilement en se livrant à un redoutable travail d’interprétariat en direct, et absolument non préparé, ce dont nous lui sommes gré.
Yuka ONO présentait aussi de nombreux supports pour ses photos en dehors des photographies elles-mêmes, prenant la forme d’objets divers, comme des stylos, des pochettes, des calendriers, qui dénote ce goût japonais pour les petits objets, et ce que l’on appelle en Italie d’un terme plus global, oggettistica, cette science des objets, des objets pour leur présence, ou leur rayonnement. C’était une occasion unique pour découvrir une talentueuse photographe, armée de son Canon, dont le sens de l’humilité, le sens de l’accueil, et la chaleur humaine, en font une excellente ambassadrice du Japon de tous les jours et de toujours. Ces moments-là sont précieux et inoubliables.

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