La cinébrocante du Festival Lumière 2016 et 2 Nikon F801 plus tard
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Allais-je manquer une nouvelle fois la Cinébrocante du Festival Lumière, ou au contraire, allais-je pouvoir m’y rendre enfin? Finalement, l’inauguration ayant lieu le samedi 15 octobre 2016, comme de nombreux amateurs d’appareils anciens, la curiosité me gagna, et c’est en toute hâte que je pûs découvrir les riches stands des exposants. Vieilles revues de cinéma, numéros collectors (une première page avec « Tucker » de Coppola… immense échec commercial mais jubilatoire moment de cinéma), photos d’acteurs en noir et blanc (Harcourt), cartes postales, et aussi, une importante offres d’appareils photos argentiques, de caméras, ou d’objets liés à la photo et au cinéma, comme par exemple les cultissimes sièges et strapontins de salles obscures. Ici, en vitrine, des Leica, au moins pour le plaisir des yeux, et plus loin, un Minolta 101 srt, un Minolta X-700, des Rollei, des Canon A1, des Canon AE-1, des Canon EF, des Canon FT, des Nikon FM, un Fujica ST605, un autre Minolta X700 et à côté 2 Minolta X300, un Minox, un autre Minox, et évidemment bien d’autres appareils argentiques, comme dans le laboratoire photographique du grand-père de l’auteur de ces lignes, déjà photographe sous l’occupation. On verra même en occasion quelques appareils numériques, comme un Canon EOS 5D, ou encore Fuji Finepix Pro S3, au capteur tant apprécié par les photographes, qui ont du mal à s’en séparer.
Des appareils, des objectifs et des caméras de toutes les époques sont en vente, avec une prédominance du matériel argentique. Il devient difficile de s’imaginer un monde où l’on parlait de réglage manuel, de pellicules 36 poses au maximum, ou de débrayage et de rembobinage de la pellicule. Et c’est pourtant ce salutaire voyage dans le temps que propose cette Cinébrocante, l’occasion aussi de discuter avec ces photographes aguerris, qui firent leurs premières armes dans les années 1960, ou au milieu des années 1980, qui développaient eux-mêmes leurs clichés en chambre noire, et pour qui le mot agrandisseur noir et blanc, ou couleur, a une signication. On apprend toujours quelques chose au détour d’une conversation sur tel ou tel vieil appareil, 55 ou 80 ans au compteur, mais toujours capable de prendre une photo. Evidemment, la vitesse de l’obturateur n’est pas toujours la même, et si le Nikon F801 atteint le 1/8000ème de seconde, un Canon A1, plus ancien sera au 1/4000ème au maximum, tous deux, restant un peu en retrait, pour ce critère, par rapport au Minolta Dynax 9xi, avec son déclenchement au 1/12000ème de seconde, une performance technologique et industrielle. Il y a tout cela sur cette Cinébrocante, et des capteurs sans poussière, et une certaine nostalgie d’un temps pas si lointain, où prendre une photo demandait de savoir lire sur la bague de l’objectif la profondeur de champ, et où chaque photo était aussi une marche en avant vers la fin de la pellicule, avec ce fatal couperet des 12, 24 ou 36 poses.
Culture photographique, culture cinématographique, curiosité technique, échanges conviviaux, de manière informelle, détendue, et chacun a une histoire à raconter sur une improbable prise de vue, un cliché inoubliable. Vient-on chiner, vient-on apprendre, vient-on rencontrer, vient-on flâner, et laisser le hasard faire son oeuvre? Ah, oui, ici, il y a un boitier Nikon F801, et aussi un boitier Nikon F801s, et avec des piles R6 AA 1,5 V, le petit miracle se produit, le hasard a bien oeuvré : malgré une apparence marquée par le temps, les deux boitiers sont en bon état de fonctionnement. Quant à l’objectif Canon FD, 70-210 mm, à l’état neuf, il pourra accompagner encore un vieux Canon A1.
Vivement la prochaine Cinébrocante, avec peut-être un Minolta Dynax 9xi comme trouvaille ultime.

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